De histoires de Rapaces
Giraud Jean: disparu à Dien Bien Phu, victime du camp 73.
Jean Giraud voit le jour le 27 juin 1928 à Lille dans le département du Nord ( actuels Hauts de France).
Il s’engage à l’âge de 18 ans en décembre 1946 au sein du 2e régiment de chasseurs parachutistes. Il est muté dans la foulée en Afrique Française du Nord au 1er RCP à Sétif.
Après 1 an de service, il est promu caporal et est volontaire pour partir en Extrême Orient. Il arrive à Haïphong le 2 octobre 1948. Il rejoint le 2e bataillon du 1er RCP
Lors de sa première opération aéroportée au Tonkin, il est cité à l’ordre de la brigade pour son comportement au feu:
« Chef de pièce au mortier de 60m/m. Gradé consciencieux et courageux. Parachuté le 15 février 1949 à TRAN SON s'est particulièrement distingué le 4 mars 1949 lors de l'accrochage de TINH. Après être monté à l'assaut derrière la section de pointe se met rapidement en batterie en plein terrain découvert sous le feu des F.M. et insouciant du danger, effectue sur les rebelles un tir précis et meurtrier, neutralisant une arme automatique et l'obligeant ensuite à
decrocher. »
Le 2e bataillon est à la fin de son premier séjour. Jean Giraud reste sur place car son temps de service en Indochine n’est pas terminé. Il est muté à la base aéroporté Nord puis est promu au grade de caporal chef puis sergent à la fin 1950. Il revient en métropole.
Après son congé de fin de campagne, il retourne au 3e bataillon du 1er RCP à Phillipeville en Algérie
Fin 1951, il prolonge son contrat pour deux ans et est volontaire pour un second séjour en Indochine. Le sergent Giraud est de retour en Extrême orient le 19 mars 1952. Il est affecté au 5e bataillon de parachutistes coloniaux. À la fin de l’année, il s’illustre au combat et est cité à l’ordre de la brigade:
« Chef de groupe calme et courageux. Vient de se distinguer au cours de l'accrochage de TUC HEIN (Phat Diem). Le 15.11.1952, sa compagnie sérieusement prise à partie par un fort élément rebelle, a su manœuvrer délicatement pour placer son arme automatique. Par le feu précis et meurtrier de son F.M. a permis à une section voisine durement accrochée de se replier avec ses blessés. Bel exemple de sang-froid et de sens du combat. »
Début janvier 1953 il est à à nouveau cité, à l’ordre de la division :
« Excellent chef de groupe, calme et courageux. Le ler janvier 1953, sur la R.P. 41, à 2 km Ouest de CO NOI, au pied de la cote 722, bien que blessé au visage et à la jambe gauche, a amené son groupe au travers d'un tir de barrage de mortiers rebelles, pour lui permettre de se mettre en position dans une zone non battue. A ainsi fait preuve de ténacité et de sens du devoir. »
En avril 1953 il est promu au grade de sergent chef puis à la fin de l’année prolonge son séjour en Extrême orient. Il réintègre les troupes métropolitaines au sein du 1er bataillon de parachutistes coloniaux . Il est porté disparu le 8 mai 1954 dans la fournaise de Dien Bien Phu.
En réalité il est prisonnier au camp 73 mais décède de mauvais traitements et de privations fin juin/début juillet 1954.
Son sort n’est connu que fin novembre de la même année, rapporté par des compagnons d’infortune qui sont revenus de l’enfer des camps.
Le sergent chef Jean Giraud est titulaire de
La croix de guerre des T.O.E. avec deux étoiles de bronze et une étoile d’argent.


