Soldats de France - Association Nationale de Soutien à nos Soldats en Opération (ANSSO)

Bigeard aux Invalides

Général, nous voilà !

Bigeard aux Invalides



Bigeard aux Invalides
Nous reproduisons ci-dessous un article dans son intégralité.

L'auteur de cet article est François Miclo rédacteur en chef de Causeur magazine
Publié le 28 novembre 2011 à 9:20 dans PolitiqueSociété


http://www.causeur.fr/general-nous-voila,13565  


Général Bigeard.

Le général Bigeard avait exprimé une volonté : que ses cendres fussent, à sa mort, répandues au-dessus de Diên Biên Phu. Le Vietnam, dont les autorités ont toujours été aussi humaines que les gars du 25e RIC étaient maniérés, a refusé. La France a donc choisi de porter la dépouille de celui que De Gaulle appelle dans ses Mémoires « l’héroïque Bigeard » aux Invalides. Quand on sait que le Général était peu enclin à complimenter à tout bout de champ et qu’il cultivait une secrète aversion envers les militaires, il n’y a plus qu’à se taire. Respect. Fermez le ban !
L’Hôtel national des Invalides fait partie de ce que Fernand Braudel appelle les « permanences françaises ». Passent les ans, les modes et les régimes : au bord de la Seine, les Invalides recueillent nos grands soldats depuis Louis XIV. On les y soigne, on y remplace leurs membres déchiquetés par un éclat d’obus ou une salve ennemie, on y porte en terre les plus valeureux d’entre eux. Balzac a écrit de belles pages sur la redingote fripée de ces anciens soldats faits pour la guerre et perdus, désemparés, en temps de paix. Sous le Dôme, l’Empereur. De part et d’autre, le grand Turenne y côtoie Rouget de Lisle. Quant au maréchal Foch, c’est un voisin d’immortalité de Lyautey. On y enterra Mangin, mais également Nivelle, dont l’offensive d’avril 1917 demeure, pour l’histoire, comme la plus stupide et la plus meurtrière persévérance dans l’erreur. On croise de tout aux Invalides. Le meilleur, beaucoup. Et le pire, parfois. Ainsi va la France, grand pays qui se refuse, dans sa mémoire, à faire définitivement le tri.
Un jour, je me souviens être descendu à la crypte des gouverneurs – elle est fermée au public – pour aller m’incliner, aux côtés des anciens de la IIe DB, devant la dalle de Leclerc. Dans cet endroit confiné, où chaque murmure, même le plus infime, résonne outre-mesure, un tambour et un clairon de la Garde républicaine sonnèrent aux morts, avant d’entonner la Marseillaise. Et nos tympans froissés par un écho puissant entendirent alors monter, presque silencieuses, les anciennes prières prononcées par l’aumônier de la IIe DB. Un psaume, un Ave, un Pater.
Le visage de ces vieux hommes, dont rien ne laissait supposer qu’ils avaient eu un jour vingt ans, mais qui les avaient eus, plus que nous, mieux que nous, les armes à la main, l’amour sacré de la patrie chevillée au corps, tout cela c’était la France. Un pays qui vit sans se demander si, un jour, il a été chrétien ou non, si la laïcité tolère qu’on prononce une prière catholique dans un lieu républicain ou si quelques-uns, sacrifiant à d’autres obédiences ou sacrifiant à l’esprit de l’époque qui réclame qu’on ne se sacrifie à rien, ne vont pas s’en retrouver tourneboulés dans leur for intérieur. Chez ces gens-là, Monsieur, quand on est devant la tombe du chef, on ne se pose pas de questions. On prie. Ainsi soit-il. Amen.
Voilà donc ce lieu où la Nation s’apprête à porter, avec les cendres de Bigeard, l’un de ses plus grands soldats. Il fut un héros. Ce n’est pas un endroit où l’on cause philosophie le petit doigt levé. Peigne-cul et blancs-becs n’y sont pas des masses. Ils n’y sont pas même les bienvenus. Ça sent plutôt la sueur et les larmes, le sang et les corvées de chiottes. Que voulez-vous ? L’histoire de France n’a pas été écrite par des ronds-de-cuir, mais par des soldats.
Et c’est justement ce que Ian Brossat et Catherine Vieu-Charier refusent et réfutent. Excusez du peu : l’un et l’autre sont, respectivement, président du groupe PCF-PG au Conseil de Paris et adjointe (PCF) au maire de Paris chargée de la mémoire. Ils se sont fendus, le 25 novembre, d’une tribune dans Le Monde pour dénoncer le transfert des cendres de Bigeard aux Invalides.
« Bigeard n’a pas sa place aux Invalides », disent-ils. Et leur argumentaire tient à peu de choses : le général Bigeard a reconnu que l’armée française a pratiqué la torture pendant la guerre d’Algérie. Ils ne nous disent pas si Bigeard a ordonné la torture, l’a pratiquée lui-même et s’y est livré avec une cruelle délectation. Ce qui les chagrine, c’est l’aveu de Bigeard : oui, la torture, ça existait. Ouh là là, le méchant vilain que voilà !
J’éviterai les blagues à deux sous sur le « Gna gna gna, on n’est pas contents. Nous ce qu’on veut c’est le transfert des cendres de Maurice Thorez aux Invalides et de Robert Hue au Panthéon ! » Le premier le mériterait eu égard à ce qu’il fut toujours un bon petit soldat du stalinisme, le second je ne vois pas.
Qu’on y prenne garde : je n’utiliserai pas, non plus, les arguments habituels et un peu sordides qu’on pourrait avancer face à deux éminents représentants du Parti Communiste Français en pareilles circonstances. Je ne convoquerai donc pas le maréchal Staline, qui a été louangé jusqu’à très tard par le PCF, et dont l’amour des droits de l’Homme est très bien connu de tous, notamment de ses 40 millions de victimes. On ne prend pas sa carte impunément dans un parti qui a incarné, dans le monde, l’une des expériences les plus radicales du totalitarisme, sans devoir un jour devoir assumer une part de cet héritage-là. On ne choisit pas sa famille, d’accord. Mais on choisit ses amis, ses fréquentations et ses références.
Je me refuse également à rentrer dans de mesquines considérations et à regarder les états de service de M. Brossat, dont la rumeur publique propagée par ses propres camarades de cellule, lui accorde d’être davantage parachuté que parachutiste.
Mais s’il faut tout mettre sur la table, allons-y. Ce qu’ignorent nos deux édiles parisiens ou ce qu’ils feignent de ne pas connaître, c’est ce que fut la guerre d’Indochine. Comme une idée de l’enfer. C’est d’abord la première guerre d’Indo, celle qui se déroule sous domination japonaise. Ce fut, tout simplement, barbare. Les nouvelles des puissances de l’Axe ne sont peut-être pas parvenues jusqu’aux oreilles de nos amis du groupe PCF de la Ville de Paris, mais ne désespérons pas : peut-être ouvriront-ils un jour un livre d’histoire. Quant à la seconde guerre d’Indochine, l’ignominie vint s’ajouter à la barbarie. Nous y avons laissé plus de 30 000 soldats français. Disparus au bataillon et internés dans les « camps de rééducation » qui ont consacré l’allant humanitaire de la gauche viêt-minh.
Ah ! C’est cela donc. Le général Bigeard n’était pas un ardent soutien de leur Cause du Peuple, mais poussa l’abjection jusqu’à devenir un ministre de Giscard. En Indochine, il avait eu un peu de mal, en fait, à voir ses hommes affamés, avilis et, au final, massacrés par l’armée du Lao Dong. J’oubliais : l’armée viêt-minh ne torturait pas, puisqu’elle était communiste. Et un communiste, par nature, c’est bon, grand et généreux. Bref, ça vous présente le visage avenant de Marie-George Buffet, même lorsqu’il vous enterre vivant.
Quant au second reproche que nos caciques du Parti communiste parisien formulent à l’encontre de Bigeard, il aura laissé pantois plus d’un être raisonnable. Que lui veulent-ils à ce cadavre ? Il n’a pas, de son vivant, porté les valises du FLN. Il n’a pas financé, en Algérie, l’assassinat aveugle de femmes, d’hommes et d’enfants.
Parce que, voyez-vous, l’histoire maintenant, selon nos deux amis du Parti communiste parisien, n’est plus qu’une célébration perpétuelle du terrorisme. Poser, à Oran, à Tamanrasset ou à Alger, une bombe dans une école et faire péter la gueule à une trentaine d’enfants : voilà ce qui à leurs yeux qualifie désormais l’honneur et la bravoure pour la postérité. Comme les couilles de nos bidasses, retrouvées dans leur bouche, alors que ces gosses de vingt ans agonisaient, à la petite aube, et que le planton fut obligé de les achever, parce qu’ils n’étaient même pas morts et qu’ils souffraient davantage qu’un bobo-coco parisien en mal de visibilité : bien entendu, tout cela est de l’humanisme FLN. Et tout cela relève très certainement de ce mouvement d’idée qui a su cultiver, en Algérie, les valeurs humaines jusqu’à les faire poindre avec le GIA. Mais défendez-la, chers amis du Parti communiste parisien, cette vision du monde : sous ses dehors iréniques, c’est la guerre de tous contre tous. Elle vous convient. Pas moi. J’ai rompu avant d’y avoir adhéré avec votre stalinisme morbide, c’est-à-dire votre vision du monde qui justifie l’abjection dès lors qu’elle est encartée.
Ne retournons pas le couteau dans cette plaie. Mais combien étaient-ils les instituteurs et les professeurs, communistes et compagnons de route du PCF, qui enseignaient à l’époque en Algérie et se réjouissaient chaque fois que l’armée déjouait un attentat ? Quand vous êtes militaire et que vous mettez la main sur les protagonistes d’un futur attentat, vous leur contez risette ou vous leur branchez la gégène pour obtenir des renseignements ? Oui, c’est un cas de conscience. Et nul ne peut y répondre. Même au nom des grands principes. Mais un cas de conscience que l’on règle autre part que sous les lambris dorés de la Mairie de Paris.
C’est très gentil de juger un homme pris dans la tourmente de l’histoire quand on a le cul bien au chaud. Moi, Bigeard m’impressionne. Parce qu’il était un gamin de 17 ans quand il rejoignait le maquis. Et que je ne suis pas sûr que j’aurais eu son audace, ses couilles et son courage. Nous vivons en temps de paix. Et ce qui est réclamé à tous les bleu-bites que nous sommes, c’est juste un peu d’humilité devant l’histoire.
Mais là où Ian Brossat et Catherine Vieu-Charier décrochent le pompon, c’est en sortant l’argument imparable : l’entrée du général Bigeard aux Invalides va faire monter Marine Le Pen. Et vous savez pourquoi ? Parce que l’OAS, parce que Nicolas Sarkozy. Et ta sœur ? Elle bat le beurre. Audacieuse démonstration, qui montre combien la dialectique marxiste n’est plus, au PCF, que de l’histoire ancienne.
La guerre est dégueulasse. On le sait depuis Thucydide. Nous, nous avons eu l’insigne chance d’apprendre ça dans les livres d’histoire, sans jamais le vivre, heureusement. Et nos deux amis communistes parisiens voudraient que la dentelle de nos maréchaux ne fût jamais tachée de sang ? Elle l’est, elle le doit. « La France fut faite à coups d’épée. Nos ancêtres entrèrent dans l’histoire avec le glaive de Brennus. » Voilà ce que De Gaulle écrivait en 1938 dans La France et son armée. Un glaive pénétrant un corps : l’idée est abstraite. Sans doute. Relisons alors Bronislaw Baczko et son Comment sortir de la terreur pour voir jusqu’où l’idéologie Bisounours peut, finalement, aimer se repaître du sang des innocents.
Bienvenue donc, Marcel Bigeard, aux Invalides, cimetière définitif de nos gloires immortelles ! Mon général, nous voilà ! Merci à vous.


Crédit photo : Honneurs militaires au général BIGEARD - SIRPA Terre - Adj DRAHI




1.Posté par Toulousaing le 01/12/2011 17:50

Rejoignez le Collectif des Français honnêtes et reconnaissants, qui défendent la mémoire du général Bigeard : http://ouiabigeardauxinvalides.net

2.Posté par michel bretin le 01/12/2011 20:40

hé oui nos cocos et notre vert national en la personne de mr mamers sont opposés au dépot des cendres du général Bigeard aux invalides !!!!!on n en est pas surpris!!!!!
ils aimeraient sans doute le dépot des cendres de G Marchais au meme endroit !!!!
quand on sait ce qu a fait le parti communiste lors de la guerre d indochine et d algérie !!!!!!pour déstabiliser notre armée , ces gens soi disant dépositaires de ce parti devraient avoir honte , puisqu ils étaient à la solde des soviets , des viets et du FLN j espère que les francais n ont pas la mémoire courte, il est vrai que je suis vieux !!!(66 ans) et compte tenu de l enseignement prodigué à l école maintenant , les jeunes francais ne risquent pas d etre sensibilises au passé glorieux de nos combattants !!!!!! y compris à l époque de la guerre d indochine ou les femmes communistes travaillant dans les manufactures d armes n hésitaient pas à mettre des petits messages glorifiant le parti communiste dans les grenades utilisées par les militaires du corps expéditionnaire francais , et la ou les grenades devaient règler le compte des viets ; celles ci , n émettaient qu un pet misérable avec un éparpillement de tracs communistes !!!!!! alors que Bigeard aille aux invalides , c est lui rendre justice , par son passé d homme de terrain et sa loyauté au pays
dormez en paix mon Général ce n est que justice !!!!!!!!

3.Posté par jack22 le 07/12/2011 21:33

Je ne vois pas pourquoi ce grand militaire; qui s'est couvert de gloire n'aurait pas sa place aux invalides! Ce batiment a été construit pour honorer nos illustres militaires;on pourra toujours critiquer la décision;de toute façon en France; on critique systématiquement ;par principe tout ce qui est nouveau!
Le général a bien sa place aux cotés de Napoléon qui si je ne m'abuse;a lui aussi fait couler beaucoup d'encre...

4.Posté par Casal Guy le 28/12/2011 13:46

Il fut un exemple pour beaucoup d'entre nous,et l'honneur de l'avoir approché,quand il avait passer les troupes en revue nous reste à jamais en mémoire au revoir mon général . votre place vous l'avez . que la France se souvienne de vous !!!

5.Posté par tonus5 le 17/01/2012 22:12

Désolé, mais Bigeard n'a pas été dans le maquis à 17 ans, vu qu'il est né en 1916.
Peut être confondé vous avec Hélie de Saint Marc, qui est allé dans la résistance à 19 ans?

6.Posté par Lothy le 19/01/2012 10:02

Les Cendres du général Bigeard aux Invalides, pour moi, ce n'est que la reconnaissance due à un homme qui a consacré toute sa vie au service de la France, et avec quel brio ! 2e classe en 1936, et quatre étoiles de général 40 ans plus tard, en d'autres temps, il eut été élevé à la dignité de maréchal. Je laisse les mécontents pour ce qu'ils sont, tout a été dit ci-dessus.

Quelques précisions cependant : né le 14 février 1916, Marcel Bigeard a été appelé sous les drapeaux en 1936 pour y effectuer sans grand enthousiasme son service militaire. Quand la guerre éclate en 1939, il a retrouvé la vie civile depuis quelques mois. Il est mobilisé, l'armistice de juin 40 en fait un prisonnier de guerre, transféré en Allemagne d'où il parviendra à s'évader le 11 Novembre 1941. Après un passage éclair à Toul, il passe en zone libre pour atteindre Nice. Il s'y mariera en Janvier 1942. Sa situation militaire régularisée, il part en AFN. Fin 1942, il est breveté parachutiste après un stage chez les SAS. Il sera parachuté en France en août 1944 pour libérer Foix avec un maquis composés de résistants français et espagnols. L'histoire d'une légende vient d'écrire ses premières pages.

A noter qu'un film documentaire vient de sortir : "Nous l'appelions Bruno". Documentaire réalisé à partir des témoignages de son épouse, de ses compagnons d'armes et d'amis. Ces DVD sont disponibles sur AMAZON ou chez LumièreBro Production http://www.ddtl.fr/shop/?collection-bigeard,76
Un film de long métrage retraçant la vie du général est également en projet. Le scénario est l'adaptation du livre "Ma vie pour la France.

Quant au commandant de Saint Marc, né en 1922, il a 19 ans qu'en il entre dans la Résistance, réseau du colonel Arnoult. Il sera arrêté en juillet 1943, déporté à Buchenwald d'où les alliés le sortiront, à demi-mort.

Nouveau commentaire :