Soldats de France - Association Nationale de Soutien à nos Soldats en Opération (ANSSO)

Entretien avec David HORNUS auteur de "Danger Zone" pour le magazine de la FNCV "Les Volontaires".

Titulaire de la Croix du Combattant Volontaire barrette "Missions Extérieures" David HORNUS, auteur de "Danger Zone", un livre dans lequel il raconte le parcours qui l'a mené à devenir un professionnel de la sécurité économique et de la gestion de crise répond aux questions du magazine "Les Volontaires".



Pourquoi avez-vous décider d’écrire un livre
 
J’exerce un métier qui n’existe pas … qui fascine parfois, suscite curiosité, fantasmes et interrogations… souvent.
 
À travers mon témoignage, je souhaite lever le voile sur la réalité de mes activités qui vont de l’intelligence économique à la gestion de crise, en passant par la sécurité économique des entreprises, la protection rapprochée des cadres et dirigeants, l’enquête et l’investigation... la négociation sur prise d’otage. Les jeunes à qui je donne cours et conférence sont toujours très intrigués voire attirés par mon « métier », c’est surtout à eux que s’adresse mon livre.
 
Dans votre livre vous mettez en avant les apports de votre passage dans le monde militaire qu’en est-il réellement ?
 
A l’armée, outre à faire mon lit au carré tous les matins et respecter la hiérarchie j’ai aussi appris la rigueur et la réactivité ; autant de qualités que je mets en application tous les jours dans mes activités professionnelles.
 
Pendant ma formation d’officier de réserve à Coëtquidan, on nous a inculqué des Méthodes de « management opérationnel » qui permettent en un clin d’œil de dresser un état des lieux, d’analyser une situation, d’identifier des solutions – parfois innovantes voire iconoclastes – de rendre compte, de répondre aux besoins du chef, d’atteindre le but fixé….
 
Tout cela s’applique parfaitement dans le civil au profit d’une relation client. La Méthode de Raisonnement Tactique est un système « procédural » extrêmement efficace qui permet de répondre à leurs besoins.
 
Vos consultants et collaborateurs sont-ils exclusivement d’anciens militaires ?
 
Non, comme je l’explique dans mon livre, il est vrai que j’ai besoin de l’expertise d’anciens militaire pour les qualités que j’ai évoquées ci-dessus, mais j’ai toujours recours aussi à des jeunes collaborateurs issus de formations académiques et universitaires que je mets en doublure afin qu’au contact de consultants plus expérimentés ils apprennent aussi.
 
Mes consultants plus « anciens » sont aussi ravis de pouvoir bénéficier de l’apport de jeunes diplômés.
 
J’ai aussi beaucoup « milité » pour la promotion des femmes dans les métiers de la sécurité et nombreuses ont été mes collaboratrices en back-office avec moi, certaines sont d‘ailleurs allées sur le terrain à chaque fois que nécessaire ou que leurs compétences étaient requises et que les conditions sécuritaires le permettaient.
 
 
Vous reversez l’intégralité de vos droits d’auteurs au profit des blessés, veuves …et orphelins de guerre qu’est-ce qui a motivé cette décision ?
 
La perte de mon camarade le Capitaine Patrick DEVOS un jour de janvier 1997 à Bangui en Centre-Afrique a résonné comme un coup de tonnerre… Je ne l’oublierai jamais.
 
Puis, en 2008, l’embuscade d’Uzbin en Afghanistan. Le plus jeune soldat du 8ème RPIMa avait 18 ans …
 
C’est surtout l’indifférence d’une partie du monde « civil » sur les sacrifices de nos soldats qui m’anime.
 
Il y a quelques années lors d’une réunion d’un syndicat patronal, un chef d’entreprise à qui j’évoquais mon implication au profit de nos camarades et de leur famille m’a répondu abasourdi « … des orphelins de guerre ? … mais il n’y a plus guerre !». Nous étions en 2011… j’en suis resté bouche bée et j’ai pris la mesure de ce que trop de gens ne se rendent pas compte de ceux qui restent.
Les orphelins de guerre ne sont que rarement cités c’est pour cela que je m’efforce toujours d’évoquer les blessés, les veuves … et les orphelins.
 
Vous êtes vous-même titulaire de la Croix du Combattant Volontaire avec agrafe « Missions Extérieures », que représente cette décoration pour vous ?
 
J’ai une affection toute particulière pour cette décoration car elle récompense et reconnait l’acte d’engagement « volontaire » que j’ai effectué en servant mon pays en OPEX (Operations Extérieures).
 
Qui plus est, un proche parent – Pierre Schoendoerffer – était titulaire de cette décoration, ainsi que plusieurs personnes rencontrées au cours de mon parcours telles : Erwan Bergot, Jean Larteguy, le Commandant de Saint-Marc … le Colonel Sassi, … le Général Bigeard dont j’aime à citer la phrase « …il est plus facile de renoncer que de vouloir ».
 
C’est donc un immense honneur et une grande fierté d’arborer cette décoration qui m’oblige. C’est aussi le symbole qui motive mon engagement au profit de ceux qui ne sont pas revenus et de ceux qui restent…
 
David HORNUS
Pour le magazine « Les Volontaires » n° 472 Mars 2023 (Fédération Nationale des Combattants Volontaires - FNCV)

Pour en savoir plus sur l'ouvrage voir le site dédié : wwww.dangerzonethebook.com
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