Soldats de France - Association Nationale de Soutien à nos Soldats en Opération (ANSSO)

11/02/59 - Capitaine BIANCAMARIA (36 ans) 8ème RPIMa



11/02/59 - Capitaine BIANCAMARIA (36 ans) 8ème RPIMa

Le Capitaine BIANCAMARIA Antoine Dominique est né le 23 janvier 1923, en Avignon (Vaucluse), où son père était capitaine au 58e régiment d’infanterie avant d’être affecté au 173e régiment d’infanterie en Corse.


Il passa sa jeunesse à Ajaccio. Après de bonnes études primaires, il est admis sur concours au prytanée militaire de la flèche en 1935. Il y poursuit ses études secondaires jusqu’à ce que l’école soit repliée en 1940 sur Billom (Puy de Dôme). Il quitte définitivement le prytanée en juillet 1940, et rejoint la Corse où il apprend que son père, commandant le 2ème bataillon du 173e régiment d’infanterie, est en captivité en Allemagne depuis le 18 juin 1940. Le 22 avril 1941, il perd sa mère décédée après une longue maladie et reste seul avec son frère cadet d’un an, Jérôme et sa petite sœur Anne-Marie, jusqu’au retour de captivité de son père en janvier 1942. Il passe son baccalauréat de philosophie à Ajaccio en juin 1942, et obtient une bourse pour suivre pendant l’année scolaire 1942-1943 les cours de préparation à l’école coloniale (devenue par la suite école d’outre-mer), au lycée Thiers à Marseille.

Le 3 septembre 1943, grâce à l’action conjuguée de la résistance, et des premières forces française en provenance d’Afrique du Nord, la Corse devient le premier département français libéré.

La jeunesse Corse répond avec enthousiasme à la mobilisation. Antoine Biancamaria s’engage dans l’infanterie coloniale et part pour Alger où il est affecté au 10e régiment de tirailleurs sénégalais pour son instruction militaire.

Nommé successivement caporal, caporal-chef et sergent, il est admis à l’école militaire interarmes de CHERCHELL en novembre 1944. Il sort aspirant en juin 1945 et rejoint aussitôt la 1ère Armée Française en Allemagne.

Affecté au 6ème régiment d’infanterie coloniale de la 9ème division d’infanterie coloniale, il embarque pour l’Extrême-Orient avec son régiment le 26 octobre 1945.

Il participe à toutes les opérations de son unité en COCHINCHINE de novembre 1945 à février 1946, et au TONKIN de mars 1946 à janvier 1948.

Nommé sous-lieutenant d’active le 10 juin 1947, il est rapatrié en juin 1948 après 27 mois de séjour.

Blessé au combat, il a obtenu cinq citations et reçoit le 25 décembre 1948, la croix de chevalier dans l’ordre de la Légion d’honneur. Il n’a pas 25 ans...

Il est affecté du 16 juin 1948 au 12 février 1949 au 3ème régiment de tirailleurs sénégalais en TUNISIE. Il est nommé lieutenant le 10 juin 1949 et effectue un deuxième séjour en Extrême-Orient du 13 juillet 1949 au 21 octobre 1951. Il rejoint le centre ANNAM, prend le commandement d’une compagnie du 21ème d’infanterie coloniale.

La compagnie est spécialisée dans les raids en zone ennemie. Il est à nouveau blessé et obtient trois nouvelles citations dont une à l’ordre de l’armée.

Après son rapatriement, il rejoint le 3ème régiment d’infanterie coloniale en région parisienne et prépare le concours d’entrée à l’école d’état major dans laquelle il est admis de juillet 1953 à juillet 1954.


De toute sa carrière courte mais très dense, ce sera la seule affectation en France métropolitaine. Il est promu officier de la Légion d’honneur le 21 juillet 1954 ; il a 31 ans. A l’issue de son stage à l’école d’état major, il est affecté à l’état-major de la 25ème division d’infanterie aéroporté, et participe sous le commandement du général GILLES aux premières opérations de la guerre d’Algérie dans les AURES en décembre 1954 et janvier 1955.

Le 21 février 1955, il est envoyé par voie aérienne à DAKAR et est affecté à l’état-major de la 3ème brigade à BAMAKO. Il est nommé capitaine le 1er octobre 1955. Il rejoint la 4ème brigade à NIAMEY, puis est envoyé dans l’est saharien, aux confins nigériens, à DIRKOU, où il séjourne du 27 mai 1956 au 4 septembre 1957. Il est chargé de la construction d’une piste d’aviation qui est encore utilisée de nos jours et a notamment servi de base logistique lors des premiers rallyes PARIS-DAKAR.

Rapatrié en septembre 1957, il est affecté au 8ème régiment de parachutistes coloniaux (devenu 8ème R.P.I.Ma.), le 1er décembre 1957.

Il prend le commandement de la 2ème compagnie du régiment. Il participe à toutes les opérations de son régiment et a l’honneur d’être désigné pour défiler avec sa compagnie le 14 juillet 1958 à PARIS.


Tué en opérations à la tête de sa compagnie le 11 février 1959, déclaré « mort pour la France ». Il reçoit une citation à l’ordre de l’armée. Il a 36 ans. Il est proposé par son corps pour une promotion posthume, au grade de commandeur de la Légion d’honneur, mais considéré comme trop jeune, cette distinction lui est refusée.

Le texte suivant extrait de sa citation à titre posthume peut servir, sans autre commentaire de conclusion à cette biographie :


« Magnifique chef de guerre qui incarne les plus pures traditions de l’officier parachutiste (…)
splendide entraîneur d’hommes aux titres de guerres légendaires, restera pour tous un pur exemple de dynamisme et de foi. »
 




11/02/59 - Capitaine BIANCAMARIA (36 ans) 8ème RPIMa
« Magnifique chef de guerre qui incarne les plus pures traditions de l’officier parachutiste (…)
splendide entraîneur d’hommes aux titres de guerres légendaires, restera pour tous un pur exemple de dynamisme et de foi. »
  Une promotion de l'EMIA porte son nom



1.Posté par Fred le 06/08/2013 13:59

Il est inconcevable que l'on ait refusé au capitaine Biancamaria, mort pour la France, la croix de commandeur de la Légion d'Honneur sous prétexte de jeunesse. A l'heure ou cette décoration est galvaudée car donnée à des acteurs ou des chanteurs (même étrangers) qui n'ont eu comme mérite de n'exercer qu'un métier sans risques, je suis révolté par cette décision, il est vrai, prise en d'autres temps.

Nouveau commentaire :