Soldats de France - Association Nationale de Soutien à nos Soldats en Opération (ANSSO)

2e Rep - La Nation rend un dernier hommage à Konrad Rygiel, mort en Afghanistan

Sous le drapeau en berne, les sanglots d'une mère. Celle de Konrad Rygiel, sergent du 2e REP tombé en Afghanistan le 7 juin dernier. Hier au camp Raffalli de Calvi, le gouvernement, en la personne d'Hubert Falco, secrétaire d'État à la Défense et aux anciens combattants et les autorités civiles et militaires ont rendu un dernier hommage au sous-officier. Touché par un éclat de roquette antichar alors qu'il était en mission dans la vallée de Tagab, le jeune homme de 28 ans a succombé lors de son transfert à l'hôpital.



2e Rep - La Nation rend un dernier hommage à Konrad Rygiel, mort en Afghanistan
Légion d'honneur et grade de sergent-chef posthumes
Avant la cérémonie, une messe réservée à la famille du défunt et aux cadres du régiment avait été célébrée en sa mémoire. La 4e compagnie de combat et la CAS (compagnie d'administration et de soutien) encadraient les allées libres du camp. Les officiels* ainsi que les parents et la soeur du défunt ont pris place face au monument de la Légion. C'est là, sur la voie sacrée et sous la devise More Majorum (selon la coutume des anciens) que le cercueil de Konrad Rygiel a été déposé, drapé de la bannière tricolore, aux sons de la Marche funèbre de Frédéric Chopin. Devant la famille accablée mais particulièrement digne, le secrétaire d'État a prononcé une brève oraison funèbre aux accents résolument offensifs. Élevé à titre posthume au grade de sergent-chef, le sous-officier a également été fait chevalier de la Légion d'honneur. Naturalisé depuis le 30 mars, le soldat Rygiel, au service du REP depuis huit ans, était né Polonais. C'est finalement dans son pays d'origine qu'il sera inhumé, sa famille ayant décidé de rapatrier son corps dès demain.
* Lors de la cérémonie placée sous l'autorité de Elrick Irastorza, général d'armée et chef de l'État-major de l'armée de terre, on remarquait notamment la présence de Stéphane Bouillon, préfet de Corse ; Paul Giacobbi, député, président de l'exécutif de Corse et du conseil général de Haute-Corse ; Ange Santini et Eugène Ceccaldi, maires de Calvi et Lumio ; Jean-Toussaint Guglielmacci, Pierre Guidoni et Hyacinthe Mattei, conseillers généraux de Calvi-Lumio, Calenzana et L'île-Rousse ; Stéphane Donnot, sous-préfet de Calvi ; Jean-Jo Allegrini-Simonetti, maire de L'île-Rousse...
Hubert Falco : « La France est déterminée à poursuivre le combat pour la liberté » L'émotion était palpable. Le ton offensif et emphatique. Devant la famille de Konrad Rygiel et les cadres de la Légion, le secrétaire d'État à la Défense et aux anciens combattants Hubert Falco a rappelé la « solidarité de la Nation et du peuple français envers celui qui a rejoint la cohorte des héros de la liberté. »

Il a souligné le « niveau d'exigence et d'excellence » de celui qui fut nommé « sous-officier au bout de cinq ans à peine, une jeune pousse de ces arbres qui dépassent tous les autres. »
Justifiant le sacrifice du soldat tombé sur le front afghan, Hubert Falco a réaffirmé avec force qu'« une mort n'est jamais inutile lorsqu'elle survient au service d'un idéal de liberté. » Surtout, selon le secrétaire d'État, « au cours d'une guerre juste » : « Aujourd'hui, nous ne pleurons pas et sommes déterminés à continuer le combat. C'est notre volonté de ne rien céder aux mains de quelquesuns qui asservissent le plus grand nombre. » Insistant sur les « vertus héroïques » des soldats, il a martelé dans un élan passionné :
« Nous leur faisons la guerre chez eux pour ne pas que demain, ils viennent terroriser nos villes et nos villages. »

Article Corse-Matin en date du 15 juin 2010