Soldats de France - Association Nationale de Soutien à nos Soldats en Opération (ANSSO)

15/03/1969 - Adjudant Marcel ORIONE (AMT)



15/03/1969 - Adjudant Marcel ORIONE (AMT)
arcel ORIONE est né le 29 novembre 1930 à Vercelli dans le Piémont italien. Peu après, sa famille
s’installe à Chisseaux dans le département de l’Indre et Loire.
Poussé par son goût pour l’aventure, il s’engage, en 1948, au titre du 6e régiment de tirailleurs sénégalais (RTS) stationné à Casablanca au Maroc. Il suit, au sein de la 3e compagnie, le peloton d’élève gradé. Remarqué pour son endurance et ses qualités de chef d’équipe, il est nommé caporal le 1er janvier 1950. Réussissant le certificat d’aptitude technique du 2e degré, il rejoint en tant que caporal-chef la 10e compagnie implantée à Safi et encadre les jeunes recrues. Très bien noté, il est promu au grade de sergent en novembre 1950.

Volontaire pour servir en Extrême-Orient, le sergent ORIONE rejoint, en avril 1951, le 2e bataillon du
24e régiment de marche de tirailleurs sénégalais dans le delta tonkinois où il prend aussitôt, malgré son jeune âge, les fonctions de chef de section à l’instruction. Il se fait remarquer d’emblée pour ses qualités d’homme de terrain : une première fois, il déjoue une embuscade et met l’ennemi en fuite ; dans le quartier de Xom Traï il procède à l’ouverture d’itinéraires minés ; enfin, assurant la protection d’un chantier de débroussaillement dans la forêt de Ngoc Nhi, il disperse un  élément vietminh qui tentait de l’encercler.

A son retour en métropole, en juillet 1953, il est cité à l’ordre de la brigade.
Après ses congés de fin de campagne, le sergent ORIONE foule de nouveau la terre marocaine en
novembre 1953 pour rejoindre le 1er bataillon du 6e RTS. Exemplaire par son comportement, il obtient
brillamment le certificat inter armes puis le brevet d’armes du 1er degré (BA 1) en juin 1954. Il intègre le corps des sous-officiers de carrière un an plus tard et il est nommé au grade de sergent-chef. Quatre mois plus tard le sergent-chef ORIONE, en mission à Port Lyautey au nord de Rabat, est blessé par balle à la cuisse droite. Après sa convalescence, il est désigné pour servir en Afrique Occidentale Française.

En avril 1956 il débarque au Sénégal pour rejoindre la 3e compagnie mixte portée de Nioro implantée à la base autonome du Soudan Oriental. Adjoint au chef d’une section montée, le sergent-chef ORIONE acquiert très vite de bonnes connaissances hippologiques. Puis en juin 1958, il obtient le BA 2 infanterie et il est nommé au grade d’adjudant en octobre à son retour en France. Terminant son congé, il est affecté en février 1959 au 75e régiment d’infanterie de marine (75e RIMa) à Philippeville en Algérie.

Participant aux opérations de maintien de l’ordre en Afrique du Nord, l’adjudant ORIONE occupe les
fonctions de chef de section au sein de la 6e compagnie. Le 23 mai 1959, dans le secteur de Collo, l’adjudant ORIONE permet, par une habile manoeuvre, la capture d’un élément adverse. Deux mois plus tard, devenu chef du poste militaire d’Affensou, il se porte seul au devant d’un rebelle armé afin de le faire prisonnier. Il réussit à le neutraliser mais est blessé par balle au cours de l’action. Il est cité pour sa bravoure à l’ordre de la division.

De retour à Chisseaux pour fin de séjour, l’adjudant ORIONE est affecté en juillet 1961 au groupement
d’instruction des troupes de marine, à Fréjus, en qualité d’instructeur. Le 31 décembre 1961, la médaille militaire lui est conférée. Plusieurs fois chef de peloton d’élèves gradés, l’adjudant ORIONE est toujours classé parmi les sous-officiers d’élite. Il est nommé au grade d’adjudant-chef le 1er avril 1962. En septembre il suit le stage d’instructeur de tir à Montauban à l’issue duquel il se classe brillamment. Désigné pour servir en zone outre-mer 2 (ZOM 2), l’adjudant-chef ORIONE rejoint en février 1963 le groupement saharien n° 20 de la compagnie de l’Ennedi au sein des forces françaises du Tchad. Responsable tir du groupement, il acquiert très vite la spécialité de méhariste pendant ses deux ans de séjour.

Affecté aux Ecoles de Coëtquidan en juillet 1965, l’adjudant-chef ORIONE prend successivement les fonctions d’instructeur de tir, d’adjudant de bataillon puis de chef de secrétariat du poste de commandement.

Au cours de ses trois ans de présence, il obtient le brevet parachutiste et le brevet d’aptitude équestre du 2e degré.
En 1968, désigné pour continuer ses services outre-mer dans le cadre de l’Assistance militaire technique au Tchad, l’adjudant-chef ORIONE est affecté à la section méhariste de la Garde nomade tchadienne à Oum-Hadjer, située entre N’Djamena et Abéché. L’adjudant-chef ORIONE participe avec son peloton méhariste à toutes les opérations de maintien de l’ordre dans la région de Batha, y faisant preuve de belles qualités de chef et de combattant. Le 14 mars 1969, le poste de Haraz-Djombo est attaqué par un parti dissident fortement armé. L’adjudant-chef ORIONE se lance à la poursuite de la bande et réussit à l’intercepter. Montant à l’assaut à la tête de ses hommes, il trouve une mort glorieuse dans l’accomplissement de sa mission.

Durant vingt années, l’adjudant-chef ORIONE a été le symbole du courage, de l’honneur et du devoir. Cité à l’ordre de l’armée à titre posthume, la croix de chevalier de l’ordre national tchadien et la croix du mérite militaire tchadien avec étoile d’or sont venues rendre un dernier hommage à ce sous-officier d’élite, médaillé militaire, qui a mérité l’admiration de tous pour sa rigueur morale et son dévouement pour la France.