Une chanson de Guy Béart qui devient d’actualité en gendarmerie.
Des généraux de gendarmerie transférés de leurs fonctions de directeurs à des postes de second plan.
Nous avions souligné notre admiration devant les généraux placés à la tête de la gendarmerie qui avaient osé dire en public dans quelles difficultés se débat leur institution. Nous avions assuré ces directeurs de la gendarmerie de notre soutien.
L’Etat n’admet pas que des généraux de gendarmerie puissent oser dénoncer les incohérences d’un système essoufflé, asphyxié dont il est le premier responsable.
Le 26 février, par décision du conseil des ministres, le général Pierre Renault avait été démis de ses fonctions et remplacé par un civil inspecteur de l’administration. Quelle idée avait-il eu de dénoncer l’état déplorable des matériels gendarmerie et plus particulièrement celui des casernements. Il avait osé dire que le terme « indigne » pour qualifier certains logements de gendarme est  approprié.
Le général Bertrand Soubelet vient d’être muté de la direction des opérations et de l’emploi à la tête de la gendarmerie de l’outre-mer. Ce n’est pas une promotion surtout quand on a passé à peine deux années au poste prestigieux qu’il occupait. On lui reproche d’avoir critiqué le système judiciaire français qui laisse les délinquants en liberté. C’était le premier à agir avec autant de franchise, sans langue de bois. La ministre de la Justice et le Premier ministre ont mis le temps pour réagir mais ils ont fini par obtenir des sanctions.
La preuve est faite que les responsables de l’Etat n’admettent pas que des généraux de gendarmerie puissent faire autre chose que d’approuver leurs décisions, au garde-à-vous,  même quand elles sont nuisibles à la gendarmerie.
Aujourd’hui on peut s’inquiéter de l’avenir de deux autres généraux qui ont osé dire la vérité sur l’état de l’institution.
Le général Philippe Mazy , directeur du personnel de la gendarmerie, s’est permis de souligner que l’écart entre le plafond des effectifs autorisés et les effectifs réellement présents sur le terrain provoque  près de 1 800 postes de « trou à l’emploi » dans les unités, ce qui correspond à 300 brigades de proximité. Une telle révélation démontre le ridicule des créations de 162 postes par an face à la réalité du sous-effectif existant depuis des années.
Nous avons aussi le cas du numéro un, le général Denis Favier directeur général, qui avait dénoncé devant la représentation nationale les difficultés qu’il avait à joindre les deux bouts ce qui nous avait permis de dire que la gendarmerie était clochardisée.
Ces deux généraux vont-ils se retrouver, eux aussi, dans la charrette qui les conduira à l’échafaud Il est évident que ces derniers temps, dans notre République, on coupe facilement les têtes.
Toute vérité n’est pas bonne à dire et quand on voit le sort réservé à des généraux on se rend bien compte que ce n’est pas demain que le gendarme de base aura le droit de s’exprimer.
Messieurs les syndicalistes de police qui jalousez les officiers de gendarmerie  réfléchissez aux conséquences auxquelles vous vous exposez si vous obtenez satisfaction.